

Vendredi 11 octobre 2013
Jérusalem - Nazareth
Bon, ce matin, bizarre, nous n’avons pas envie de traîner
ici, et comme l’hôtel ne sert même pas le petit déjeuner, nous allons le prendre
chez les franciscains, comme notre dîner d’hier soir, afin de simplement rentrer
nous laver les dents avant de partir. Du coup, nous avons droit à un buffet,
moins important que celui de l’hôtel à Jérusalem, mais pas mal du tout quand
même, et tout cela pour 20 shekels, soit 4 € par personne ! Et lorsque nous
demandons le prix des chambres à l’entrée, nous regrettons très fort de ne pas
être venus ici, car c’est à peine plus cher que notre hôtel, et d’une classe
nettement supérieure !
De retour à l’hôtel, nous demandons au patron de nous
trouver un taxi pour aller au check point, et nous y partons. Le passage du mur
est vraiment une expérience ! le tourniquet étant bloqué, il nous faut attendre
¼ d’heure au moins, pour ensuite passer plusieurs contrôles, avec les « locaux »
qui nous poussent pour aller plus vite, le tout avec nos valises très lourdes …
Le pire, c’est que lorsque nous arrivons au guichet et présentons nos
passeports, le soldat y jette à peine un œil, alors que le numéro de chaque
permis des « locaux » est soigneusement vérifié ! Ouf, nous sommes passées, mais
nous nous en souviendrons !
Nous reprenons un taxi pour Jérusalem. À l’aller, notre
chauffeur nous a vraiment escroquées en nous faisant payer 150 shekels, car là,
20 shekels jusqu’au mur, et ensuite 50 shekels après le check-point jusqu’à
Jérusalem : c’est moins de la moitié !
Nous arrivons à l’agence de location de voitures, bondée,
et je me mets au volant du vieux tank Chevrolet qu’ils nous ont attribué. C’est
une vieille voiture, avec 90.000 km au compteur, et une automatique, galère ! Je
me plante une ou deux fois dans les embouteillages de Jérusalem, où nous
cherchons à nous garer parce que Marguerite veut retourner dans les souks
acheter une pochette en cuir pour Raphael. Pas facile, le stationnement :
interdit partout, et les rares endroits où il y a des parkings, ils sont pleins,
bien sûr ! Nous en repérons finalement un un peu planqué, je m’y engouffre … par
la sortie … et hélas, il y avait une herse, qui nous crève un pneu : mama mia !
Heureusement encore qu’il n’y en a qu’un seul de crevé … Le gardien du parking
vient nous aider pour le remplacer, et sans son aide, nous n’y serions jamais
arrivées : il a vraiment sué pour nous dépanner, le pauvre homme, et nous sommes tellement
contentes que nous lui donnons 100 shekels !
Nous voilà parties pour le
souk à pied, en prenant des repères pour nous y retrouver au retour. Nous
entrons dans la vieille ville par la porte d’Hérode, et mettons un moment avant
de retrouver l’endroit où Marguerite avait repéré ces pochettes en cuir l’autre
jour, en déambulant par les vieilles rues. Je marchande à mort l’achat d’un
talith, châle de prières, proposé à 300 shekels, que j’obtiens à … 50 !
J’applique la même technique pour le sac de Raphael, que Marguerite obtient à
200 shekels au lieu de 500 ! Nous avions essayé 150, mais là, ça ne passait pas.
Bref, j’ai mon talith pour 10 € et Marguerite la pochette en cuir à 40 € ! Nous
déjeunons rapidement d’une délicieuse pizza (la meilleure de Jérusalem ainsi que
placardé en devanture !) et repartons chercher la voiture pour prendre la route
vers Nazareth, en espérant ne pas crever à nouveau …
Nous empruntons l’autoroute.
Ici, on ne paie pas le péage à un guichet, comme en France, mais la voiture est
photographiée et la facture envoyée à domicile : on n’a pas encore inventé ça
chez nous ! Nous finissons par arriver à Nazareth : pas facile de circuler sur
les routes israéliennes, car les indications ne sont pas fréquentes, et il est
difficile de s’arrêter pour faire le point … Nazareth est toute en longueur, et
super encombrée ! On se croirait aux heures de pointe en région parisienne. Le
gros problème ici, c’est que les rues n’ont pas de plaque à leur nom, allez vous
y retrouver quand vous cherchez votre hôtel ! Nous finissons par situer le
quartier, trouvons un parking qui nous semble être celui mentionné dans le
guide, et interrogeons une passante, qui nous dit ne pas connaître… Dépitées,
nous ressortons du parking, et à ce moment-là, mes yeux tombent sur un panneau
fléchant l’hôtel : merci Seigneur, et quelle andouille cette femme, car l’hôtel
est à 100 m ! Je me gare tant bien que mal, nous laissons les valises dans le
coffre et y allons à pied. Accueil très chaleureux d’Émile, le patron (qui est
fier d’avoir un prénom français !), avec un café arabe à la cardamome : j’aime
bien, mais pas Marguerite qui a en plus peur de ne pas pouvoir dormir. Notre
chambre est au 2e étage sans ascenseur, mais Émile nous aide à monter
les valises. L’hôtel est vraiment très joli. C’est l’ancienne demeure d’un
évêque, avec des fenêtres ravissantes, des coins repos avec sofas ici et là, et
une fontaine chante au 1er étage : quel contraste avec hier soir ! La
vue depuis la chambre, sur Nazareth, est magnifique, et cette ville commence
vraiment à nous plaire. En plus et pour la première fois, non seulement le wifi
fonctionne vraiment, puisque je peux même aller sur Facebook, mais il y a un
ordinateur à notre disposition juste à côté de la chambre !
Émile nous montre sur
une carte les points à voir et les restaurants du quartier. Nous partons dîner
tranquillement, sur une terrasse, et le serveur nous déconseille de prendre deux
salades : une seule suffira ! C’est vrai, mais pour le dessert, il recommence
(une crème brûlée) et là, c’est quand même un peu juste, ça a un goût de trop
peu … Ceci dit, nous avons fait des économies J ! Nous rentrons nous coucher dans la chambre aménagée entre
temps par Émile, qui a séparé les deux lits simples précédemment assemblés en un
grand lit, et a changé toute la literie pour cela : c’est quand même plus
confortable d’avoir chacune notre lit ! Un amour, cet Émile, et le reste de notre
séjour chez lui nous confortera dans cette opinion !
Samedi 12 octobre 2013
Nazareth
Ici, petit déjeuner à 8h30 : pas besoin de se presser, nous
sommes en vacances ! C’est un petit déjeuner arabe, avec omelette aux herbes,
salade, houmous, olives, café arabe, fromage, fruits frais et secs, pita aux
herbes … nous le prenons dans le hall, avec Émile toujours prévenant. Et puis
nous partons pour Nazareth Village, reconstitution d’un village du 1er
siècle sur un emplacement où rien n’avait été édifié depuis cette époque. Nous
avons un mal de chien à trouver où cela se trouve, puisque les rues ne portent
pas de plaque ! Nous y allons au jugé … en demandant ici et là. Et au pied de
l’hôpital français, nous trouvons quelqu’un qui parle français, et même très bien, ayant
travaillé à Paris à la Cartoucherie avec Ariane Michkine ! Nous sommes en fait
juste à côté, c’est un peu en contrebas… Et en descendant, ô surprise, nous
passons à côté d’un beau bâtiment sur lequel un panneau annonce en anglais et en
arabe « Christian Brethren Assembly » et « fraction du pain dimanche à 10
heures » … !!! Dommage, nous sommes samedi et repartons demain matin. Leur local
est très beau, nous aimerions bien avoir le même à Colombes !
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le bon petit déjeuner
d'émile |
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dans ... |
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... la ... |
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... vieille ... |
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... ville |
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l'entrée du "Fauzia
Inn", le concurrent d'Al Mutran :
je
préfère le nôtre ! |
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_small.JPG) l'entrée d'une petite
mosquée ... |
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... et son dôme ! |
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la Basilique de
l'Annonciation |

l'assemblée de frères
locale ! |
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leur beau local ... |
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Au village, nous nous joignons à un groupe allemand, avec
leur guide qui leur traduit le commentaire de la jolie jeune fille arabe qui
nous accompagne. Elle cite beaucoup les Écritures, et de ce fait, c’est très
intéressant. Ils ont reconstitué entre autres une croix comme à l’époque, et en
réalité, ce n’est pas grand du tout : le crucifié était « à hauteur d’homme »,
et d'yeux,
et pas suspendu à 2 m de haut comme on le voit souvent représenté. Du coup, les
passants le voyaient de près, il n’était pas possible pour eux de
faire autrement, et j’ai alors compris ce verset de Lamentations 1:12 :
« N’est-ce rien pour vous tous qui passez par le chemin ? Contemplez, et voyez
s’il est une douleur comme ma douleur ». Nous croisons dans le village des figurants habillés comme à
l’époque : enfants en train de jouer, berger avec ses moutons et ses chèvres,
qui tous deux lui obéissent, mais les chèvres sont beaucoup plus capricieuses et
il faut parfois aller les rechercher paraît-il …
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les portes surbaissées, pour éviter les intrusions inopportunes
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les cultures en terrasse
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« n’est-ce rien pour vous qui passez par le chemin, contemplez et voyez ma douleur … »
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les cultures en terrasse, en "vrai"
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le bon berger ...
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Raja, la guide, debout dans le pressoir
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le jus pressé s'écoulait par la rigole dans les amphores placées en contrebas
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Nous passons par le pressoir à vin, taillé dans le roc, qui
servait à toute la communauté car il était extrêmement difficile à fabriquer
avec les outils de l’époque, et il est fort probable que le Seigneur soit au
moins passé par là, voire l’ait utilisé. La rigole d’écoulement taillée dans le
roc permettait au jus venant des grappes foulées aux pieds de s’écouler dans les
jarres ou les amphores placées en contrebas.
Nous visitons ensuite l’atelier du charpentier, qui
construisait les maisons, mais fabriquait aussi ses outils et ceux de la
communauté, sommes passés dans la cuisine, plutôt sommaire selon nos critères
modernes, où différents plats étaient en préparation : ça ne devait pas être
simple tous les jours pour les femmes à l’époque ! Nous entrons ensuite dans
l’atelier de la fileuse et tisserande. Elle prend la laine brute,
la nettoie, la carde, la teinte avec des éléments naturels comme les pelures
d’oignon pour faire le jaune, la pourpre pour le bleu et le rouge, l’argile pour
le gris, etc. Ensuite, elle la file et la tisse. Hannah a réalisé tous les
vêtements des figurants, en laine pour l’hiver, en lin pour l’été. Nous allons
ensuite voir le pressoir à huile, et nous avons le privilège de voir presser les
olives sous une meule actionnée par un âne qui tourne en rond : cela ne fait que
deux jours que le pressage a commencé ! Une fois que l’on a obtenu une pâte, on
la met dans des genres de panier en forme de galette, que l’on superpose, et
ensuite on pose simplement dessus un poids, sans appuyer : c’est la première
pression à froid, la meilleure des huiles, la plus pure. Il existe d’autres
types de pression, beaucoup plus fortes, et l’huile comporte alors des
impuretés : elles servent à d’autres usages, voire même à l’alimentation du
bétail. Voir tout cela fonctionner est très intéressant pour nos yeux de
citadines occidentales !
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le charpentier à son établi : c'est lui qui fabrique tous les outils dont a besoin la communauté, en plus des maisons proprement dites |
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reconstitution d'une cuisine |
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l'atelier de Hannah, la fileuse et tisserande |
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Hannah carde la laine manuellement |
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Raja nous montre des pelotes teintes à partir d'éléments naturels : pelures d'oignon, argile, pourpre |
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Hannah file la laine qu'elle vient de carder. Pour garder sa torsion, la laine ne pourra ensuite être mise en pelote qu'au bout de plusieurs mois. |
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l'entrée du pressoir à olives |
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la presse à olives : cela fait juste quelques jours que la cueillette a commencé, et nous avons de la chance de la voir vraiment en action ! |
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l'âne tourne inlassablement |
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le jeu des poids pour les qualités d'huile inférieures |
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pour la première pression à froid ou huile d'olive vierge, les paniers sont juste empilés et l'huile s'écoule, sans qu'on y rajoute de poids comme ici |
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le toît de la synagogue, comme à l'époque, et les gradins tout autour |
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les jarres, similaires à celles ayant contenu des rouleaux de parchemin à Qumran |
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Nous entrons enfin dans la synagogue, qui servait non
seulement à la lecture de la Torah, mais aussi chaque fois que les villageois
avaient besoin de se retrouver. Des gradins tout autour permettent de s’asseoir.
Nous arrivons au terme de la visite, et en sortant, chaque personne reçoit une
lampe à huile qui fonctionne : il suffit d’y verser de l’huile ! Dans la
boutique, je trouve mon bonheur au milieu des objets sculpté dans la nacre : ce
sont des broches pour la plupart, mais on peut aussi les porter en pendentifs.
Il y a aussi de l’huile d’olive et des épices, miam miam ! L’huile n’est pas
donnée, mais c’est pour la bonne cause : la visite est gratuite et le site est
géré par des chrétiens de différentes communautés.
Nous essayons ensuite de trouver la poste qu’Émile nous
avait indiquée, mais elle est en fait fermée le samedi après-midi, et du coup,
nous allons déjeuner d’houmous, mouttabal et taboulé, avec des olives et du
chou-fleur teinté au safran, et pour arroser cela, un lemon mint dont nous ne
nous lassons pas ! Nous décidons de remonter en passant par la Basilique de
l’Annonciation. C’est un bâtiment 1950 construit sur les restes de précédentes
églises, un peu curieux, mais le tour en est rapidement fait. Dans la galerie à
l’extérieur de la basilique, une manécanterie de jeunes allemands chante : une
splendeur ! En sortant, j’achète deux keffiehs pour les neveux à un vendeur
sur le trottoir : avec le thalit
marchandé à Jérusalem, ça fera mes cadeaux de Noël …
Et nous repartons vers le souk, histoire de voir si nous
trouvons des dattes ou quelques trucs intéressants, mais en fait, le marché aux
fruits et légumes est fini, ce qui ne nous empêche pas de bien nous amuser en
voyant les casseroles et ustensiles divers suspendus de partout ! Nous remontons
à l’hôtel poser nos paquets, avant de repartir visiter les anciens thermes à
Cactus House, recommandés par Emile, puis éventuellement ensuite acheter des
dattes et des épices.
À Cactus House, surprise : il s’agit d’une boutique, dont
les propriétaires ont découvert par hasard qu’elle se situait sur d’anciens
thermes datant du 1er siècle avant le Seigneur. Et tout cela parce
qu’ils voulaient faire des travaux dans la cave : drôle de blague ! Le
propriétaire, un vrai « nazarene » marié avec une belge, nous fait visiter tout
cela en nous offrant café et biscuits, et nous nous plions en deux en nous
faufilant pour passer par les conduits du chauffage sous le sol !
Impressionnant ! Par rapport à la taille du four (5,7 m x 5,7 m), il s’agit là
des plus anciens et des plus vastes thermes du monde ! Les propriétaires
vraiment sont
très sympas, et ce qu’ils vendent d’une qualité excellente par rapport à ce que
nous avons vu jusqu’à maintenant. Je craque sur un chapeau-toque brodé par la
sœur de Monsieur, à 120 shekels (soit environ 25 € !) et Marguerite sur un sac
splendide, lui aussi brodé. Elle hésite sur un collier en argent avec des
incrustations de morceaux de verre datant de l'époque romaine, mais la sagesse l’emporte !
C'est vrai qu'il lui serait bien allé ...
Nous décidons d’arrêter là les frais : pas de dattes, ni
d’épices, tant pis, nous rentrons nous reposer un peu avant de sortir dîner. D’autant plus
qu’il nous faut faire notre valise pour demain L,
et qu'elle n'est pas extensible à loisir !
Nous ressortons dîner dans un restaurant « fusion » situé à
proximité, où nous dînons fort bien : Marguerite cale sur son gâteau au
chocolat ! Quant à moi, je me délecte d’une coupe glacée avec glace vanille,
dattes, sirop de dattes, et halva : un vrai délice ! Et après, un dernier dodo
israélien !

à suivre : Césarée et Netanya

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